Le Digital Market Act s’attaque au monopole des géants de la technologie sur leurs plateformes. Ces entreprises, souvent appelées "gatekeepers", contrôlent l'accès et définissent les règles du jeu dans l'économie numérique.
Le DMA vise principalement les activités en ligne largement utilisées et fournies par de grandes plateformes. Il définit dix "services de plateforme essentiels" :
Les "gatekeepers" sont définis par les critères suivants :
Les obligations suivantes seront imposées aux Gatekeepers :
En revanche, les Gatekeepers seront interdits de :
Ces règles devront être mises en application à partir du 6 mars 2024. Android, qui autorise déjà l'installation d'applications via d'autres sources (sideloading), devrait subir moins de modifications importantes. Des détails supplémentaires ont été fournis dans un communiqué publié le 17 janvier, accessible via le blog de Google.
Le 25 Janvier dernier, Apple a de son coté annoncé les grands changements prévus à compter de mars qui n’ont pas été accueilli par la communauté avec beaucoup d’enthousiasme. On vous résume la situation dans la suite de cette BIL.
Apple introduit la possibilité d’avoir des marketplaces alternatives à l'App Store. Ces marketplaces, qui doivent être installées obligatoirement depuis leur site web respectif, offriront la possibilité d’installer d’autres applications.
Les principaux avantages de ces marketplaces alternatives incluent la possibilité d'éviter les commissions de l'App Store (entre 15 et 30% aujourd’hui), ainsi qu'un contrôle accru sur les données des utilisateurs et la gestion des abonnements. Ceci peut offrir plus de flexibilité et d'autonomie aux développeurs et aux entreprises.
En réponse à la DMA et à ces nouvelles obligations, Apple a fait en sorte de complexifier au maximum leur mise en place :
Première installation annuelle* : Les installations considérées comme “Première installation annuelle” sont listées ici https://developer.apple.com/help/app-store-connect/distributing-apps-in-the-european-union/first-annual-install-types/. Concrètement : il faut compter 1 première installation annuelle / an / utilisateur.
En conclusion, bien que les marketplaces alternatives offrent de nouvelles opportunités, elles présentent également des défis significatifs. Il est essentiel pour les développeurs et les entreprises d'évaluer soigneusement ces avantages et inconvénients pour optimiser leur stratégie de distribution d'applications.
Apple permet désormais aux applications de choisir des prestataires de paiement alternatifs pour les achats in-app, offrant ainsi plus de flexibilité et potentiellement des économies substantielles.
Anciens et Nouveaux Tarifs
Sous les anciennes conditions, les applications étaient sujettes à une commission d'Apple de 15% pour un chiffre d'affaires inférieur à 1 million d'euros, et de 30% au-delà, sans possibilité d'utiliser un PSP alternatif.Avec les nouveaux termes, les frais diffèrent selon que l'application est sur l'App Store ou une marketplace alternative.
App StoreMarket Place AlternativeCore Technology Fee (CTF)0,5$ par “première installation annuelle” à partir d’1 million0,5$ par “première installation annuelle” à partir d’1 millionMarket Place Commission10% (si CA < 1M)17% (si CA > 1M)X% (défini par la market place)PSP Commission3% pour Storekit, Y% pour un PSP alternatifY%
Pour plus de d’informations, vous pouvez consulter le calculateur fourni par Apple ou cette simulation concoctée par nos soins.
Complexité d'Implémentation
Pour les applications internationales, l'implémentation peut être complexe car les API d’in-app purchase d'Apple restent obligatoires en dehors de l'UE.
Nos clients peuvent réduire les coûts des commissions d'Apple sur les achats in-app, surtout quand le chiffre d'affaires par utilisateur est élevé car cela compense la CTF.
Apple ouvre la voie à l'utilisation de moteurs de navigateur autres que WebKit, tant dans les navigateurs classiques que dans les navigateurs intégrés aux applications (in-app).
Actuellement, Apple renforce ses investissements dans Safari/WebKit, avec des changements notables comme le support des notifications web push. Toutefois, des restrictions subsistent :
Cette ouverture vers des moteurs de navigateur alternatifs suggère une transition progressive vers les technologies web sur mobile, similaire à ce qui s'est produit sur desktop. Bien que cette bascule ne soit pas imminente, elle marque un pas vers une plus grande flexibilité et diversité technologique dans le développement d'applications mobiles.
Apple élargit les possibilités d'utilisation de la puce NFC sur iOS, permettant de configurer une application de paiement autre qu'Apple Pay comme option par défaut. Cette ouverture pourrait encourager l'émergence de wallets alternatifs proposés par des acteurs tels que Visa, les groupements de cartes bancaires, les GAFAM, ou encore des startups ambitieuses. Les banques ayant déjà développé des applications de paiement sur Android pourraient désormais proposer des solutions similaires sur iOS.
Cependant, cette ouverture est sujette à des restrictions potentielles :
Les banques peuvent envisager de créer leur propre application de paiement sur iOS, similaires à celles disponibles sur Android, telles que CIC Pay ou Paylib. L'objectif serait de contourner les frais imposés par Apple sur les transactions tout en récupérant les données utilisateurs liées à leurs achats.
L'ouverture d'Apple à des alternatives en matière de prestataires de services de paiement, de moteurs de navigateur, et de l'utilisation de la puce NFC représente un tournant majeur pour les développeurs et les entreprises. Toutefois, pour bénéficier de ces innovations, il est essentiel d'accepter les nouveaux termes et conditions d'Apple. Cet engagement, tout en offrant des avantages potentiels, notamment une réduction des frais pour certaines applications et l'expansion des options de paiement et de navigation, est irréversible et s'applique à l'ensemble du compte d'entreprise, et non à des applications individuelles.
Il est crucial de considérer avec attention ces changements. Pour les applications qui réalisent des achats in-app et qui sont confiantes de ne pas dépasser un million de premières installations par an, l'acceptation de ces termes peut sembler avantageuse à première vue, avec une réduction mineure mais immédiate des commissions (de 15% à 13%). Cependant, la décision d'accepter ces termes ne doit pas être prise à la légère. Les implications à long terme sur la stratégie commerciale, la gestion des utilisateurs et la conformité réglementaire doivent être soigneusement évaluées.