Problème, problème, problème, ce mot est terrifiant et devient souvent tabou. On a plutôt envie de les enfermer à double tour que de les regarder droit en face. D’aller se coucher en espérant qu’ils auront disparus par eux-mêmes le lendemain. Parfois cette stratégie fonctionne. Et occasionnellement, elle crée plus d’insomnie qu’autre chose.

Chez BAM, j’ai appris à résoudre mes problèmes en utilisant la méthode RDP (résolution de problèmes). Je vois aujourd’hui toute la valeur que cela m’apporte.

Avant de commencer, si la résolution de problème ne vous dit rien, je vous invite à lire cet article, dans lequel je pose les bases de cette méthode !

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La motivation vient de l’apprentissage à la clé

L’objectif de la résolution de problème

L’intention derrière la résolution de problèmes est d’apprendre, de s’améliorer. Se confronter à une anomalie est la meilleure manière d’évoluer quand on est adulte, cela nous permet de mettre à jour nos croyances et de les adapter à la réalité. La base de la théorie du lean est l’apprentissage, la capacité à évoluer en fonction des évolutions extérieures : nous sommes donc au cœur de la méthodologie utilisée chez M33.

Dans un contexte compétitif où il faut être meilleur que le voisin, dans un monde qui évolue rapidement, c’est l’équipe qui identifie ce qui ne fonctionne pas et qui y réagit au plus vite qui survit. Vous pouvez ainsi être tenté que tout le monde fasse des RDP autour de vous ! Je resterai ici concentrée sur des RDP plus personnelles, je suis en train d’écrire un article spécifique aux RDP d’équipe.

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L’embuche à éviter en tant que manager

En tant que manager, un piège classique peut être de chercher à automatiser, au sein de son équipe, l’analyse du moindre problème rencontré. Le risque qui en découle est de perdre de vue l’objectif d’apprentissage de la RDP qui n’est plus perçue comme un axe de progression pour ses managés, mais comme une punition.  “Si tu ne fais pas bien, tu vas devoir faire une RDP”.

Ce que l’on pourrait utiliser comme un levier de motivation à faire de la qualité devient alors une contrainte. Tandis que la motivation à produire des choses de qualité est très personnelle. Montrer l’exemple, partager vos apprentissages et vos bonnes pratiques pour faire de bonnes RDP est donc plus prometteur.

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Une routine qui m’aide à identifier les problèmes du quotidien

Quand on est manager, les problèmes que l’on rencontre ne sont pas toujours simples à identifier. Pour les identifier, je dois prendre plus de recul sur mon quotidien ou ma façon de travailler, … Pour m’aider à les trouver, je me pose les questions à “Qu’est-ce que j’ai vu qui n’était pas au standard ?”,  “Qu’est-ce que j’ai envie d’apprendre aujourd’hui ?”, etc.

Ces problèmes n’apparaissent pas clairement (contrairement à un retard ou à un défaut de qualité). Je mets alors en place des routines, des rendez-vous réguliers pendant lesquels je n’ai qu’un seul but : identifier les problèmes que j’ai rencontrés dans la journée. Tous les soirs, je fais mes exercices, c’est une ritournelle : “quelles sont les choses qui m’ont tracassées aujourd’hui ?”. Je les note, je choisis celle qui m’a le plus impacté et je déroule. Il y a des jours heureux où rien ne me vient à l’esprit. Et c’est précisément là que la magie opère. Comme je me suis promis à moi-même de creuser au moins deux problèmes par semaine, je creuse, je cherche, ce problème que je n’ai pas encore relevé ou que je me cache inconsciemment. Et je trouve, ce petit détail qui m’avait un peu agacée, mais pas trop et que j’avais oublié, ou alors ce problème récurrent auquel je m’étais habituée.

Grâce à cette habitude, je note un problème dès que je le rencontre, au fil de la journée, afin d’être sûre d’y repenser et de le creuser le soir même. Si vous voulez en savoir plus sur comment révéler les problèmes qu’une équipe rencontre, je vous invite à lire cet article.

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En tant que manager, il est important d’embarquer son équipe

Dans chacune de mes RDP, j’embarque quelqu’un avec moi. Soit la personne qui est à mes yeux experte du sujet que je traite, soit la personne qui a rencontré le même problème que moi.

Au-delà du fait que je préfère travailler en équipe, construire ou faire relire mon analyse de la situation à un avis nouveau me permet d’avoir plus de recul sur la situation.

Quand un problème nous concerne directement, il est parfois difficile de garder un regard objectif sur ses causes. Impliquer les membres de mon équipe m’aide à la fois à créer des RDP de qualité et aussi à les motiver à en faire par eux-mêmes.

Partager ses apprentissages, montrer qu’il y a beaucoup de valeur à se pencher sur ses problèmes, en commençant par leur demander de l’aide dans ses propres problématiques, est, pour moi, le meilleur argumentaire.

Mettre à plat ses réflexions sur la situation que l’on vient de rencontrer permet aussi d’embarquer les autres, en leur montrant pourquoi on a envie de prendre telle ou telle action et à les motiver à nous aider.

Présenter les problèmes, les blocages que l’on rencontre est la première étape d’une conduite de changement. Je soigne chaque présentation de problème, c’est aussi un support de communication !

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Conclusion

En bref, chercher et m’attaquer à mes problèmes et enquêter pour comprendre comment je peux m’améliorer, me fait grandir. Surtout grâce aux regards extérieurs que je vais chercher. C’est un exercice un peu déroutant au début, car on ressasse nos problèmes, mais réussir à s'en débarrasser progressivement devient une réelle source de motivation. On change d’état d’esprit, on devient orienté solution et moins passif d’une situation externe. En s’attelant à des cas factuels du quotidien, que l’on a vécu, on se penche sur de la matière concrète.

Si vous arrivez à motiver vos collègues à vous imiter, vous allez construire une véritable entreprise solide à beaucoup d’épreuves. Donc plutôt que de laisser les problèmes s’entasser, soulevez le tapis et étudiez-les ! Les RDP sont un super exercice pour progresser continuellement.